Une conférence de Mathilde Naegelen

« Le masculin l’emporte sur le féminin. »

Cette règle de grammaire (datant du XVIIème siècle), apparemment anodine car purement opératoire quand elle est apprise par cœur et appliquée méthodiquement dans l’apprentissage de la langue, perd de son innocence quand on prend le temps de la penser, ce qui est vrai d’ailleurs pour toute formulation langagière.

Contient-elle plus qu’une simple procédure grammaticale ? Aurait-elle le pouvoir d’influencer l’ordre social voire de hiérarchiser les êtres humains en fonction de leurs genres ?

C’est donc en interrogeant le pouvoir souvent insoupçonné du langage et en questionnant sa dimension conventionnelle que nous allons explorer et comprendre la lutte féministe qui se joue dans les structures langagières.