Bribes philosophiques sur le courage...

Le courage de coopérer

Par Bruno Roche

"En 1978, Soljenitsyne surprend ses auditeurs de la prestigieuse université d'Harvard en associant l'occident au déclin du courage : nous n'aurions plus de cœur à l'ouvrage, nos ambitions seraient médiocres, nos élans fatigués et contraints par un juridisme étroit, en bref nous serions découragés. Et depuis 1978, des raisons toutes neuves se sont ajoutées à ce découragement, raisons qui concernent directement le monde de l'entreprise : financiarisation, triomphe des process au détriment de l'initiative, manque de partage de la vision… Le rôle du manager n'est pas d'avoir de petites indignations éphémères et jouées devant ces causes profondes de découragement, son courage consiste d'abord à voir les choses en face et à promouvoir un nouveau modèle, un modèle de coopération entre les acteurs de l'entreprise. Le manager courageux est celui qui ose penser que l'entreprise de demain sera coopérative ou ne sera pas."

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Pour comprendre ce que signifie coopérer en entreprise, nous sommes allés à la rencontre de chefs d'entreprise qui, chaque jour, choisissent de faire vivre la coopération au sein de leurs organisations. 

Risque, conscience du risque, courage et peur

Par Mathilde Naegelen

"Tout comme le courage n’est pas l’absence de peur, mais la peur surmontée, il n’y a pas de prise de risque parfaitement consciente ni de prise de risque dans l’inconscience. Le risque existe à mi-chemin entre la conscience qu’on en a et l’inconscience qu’on en a. Il est nécessaire d’avoir une certaine conscience des risques qu’on encourt car sans cela on se situe dans le geste absurde, mais en même temps le fait de ne pas connaître avec une précision scientifique tous les risques laisse une place au courage. Faire preuve de courage dans l’action, c’est poser un acte de foi : car on se dit « dans le risque que je prends, le gain peut être plus grand que la perte ». On retrouve ici l'idée du pari pascalien : croire, c'est prendre le risque que Dieu n'existe pas, car Dieu est indémontrable. Si je connaissais tous les paramètres de l’action avant de me lancer, ça ne serait plus une action, mais un mécanisme. Et c’est pour cela que le risque n’est jamais parfaitement connu d’avance. Le risque, c’est la part de l’action qui ne nous sera révélée que par l’action elle-même."

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